Premières poésies (1993-1997)
GUILLOTINE
Guillotine, signe de terreur et de peur,
Fascine le humble bonheur.
Roi, coupable de conspiration,
Perd sa tête comme Danton.
Clergé, nobles députés
Armés, au sang coulé.
Indulgents, Camille et Danton
S'envoleront.
Tous les hommes demeurent libres et égaux
Sur la terre penchée de
Mourrons au moins pire.
Révolution, place où j'ai commis tous les crimes.
Lame, coupante et tranchante.
Tyrans en sont morts.
Tous les crimes que j'ai commis pour
Liberté, combien d'hommes ont été massacrés pour
Le 3 décembre 1993 - Première poésie.
LA BRISE
Les oiseaux volent si fort
Que leurs ailes ridiculisent
Leurs efforts ;
Parviennent à raccompagner la brise :
Elle est si légère que tout le monde
Peut se fier à la merci
De sa fraîcheur soudaine.
Son silence enlève une partie de la vie ;
Si pacifique comme l'étang de l'enfance.
Les hirondelles s'accrochent aux nuages,
Attendent cette belle brise,
Brise Toi la beauté éternelle.
Janvier 1995
PRES DU LAC
L'horizon se mitige en une brume grise.
Le lac dépose ses cadeaux, ses profonds péchés.
L'eau se maquille par de nouvelles brises.
La pluie se libère des vêtements non séchés.
Le soir où la lune se fait grise,
je m'en vais marcher par une petite brise
où les fleurs découpées se mêlent à la tristesse.
Mon cœur tranquille bat sans prévenir.
Les fleurs de la gaieté s'ouvrent à mes promesses.
Vendôme, juillet 1996.
LE PIANISTE
Je
jubile devant ce vieux piano noir,
Dans
cette atmosphère pénétrant de souvenirs impérissables
Comme
un concertiste épuisant son miroir
En
martelant les touches noires comme un humble fardeau.
Les
touches blanches éclatantes de luminosité
Se
rebellent tour à tour en s’accordant à l’harmonie désirée.
Les
mains moites, dépéris, je profane des sons riches et bons
Dans
l’esprit inconscient de mes élans ahuris.
Le
très beau miroir de mon âme rêveuse
Appareille
les mélodies mélancoliques
Avec
la tristesse et la nonchalance d’être heureuse
Puis
les soucis de la sensibilité d’une nuit noire.
Chaque
geste me rappelle à nos souvenirs,
Chaque
note me délivre de l’appétence
Pour
apparier une mélodie à venir
Dans
le doute de la vie et de la pénitence.
Et
la solitude m’apaise dans ce vieux manoir
Dont
le temps s’écoule en de parfums et de suavité
Dans
la vie passée, dès les périodes noires
De
ce pauvre destin qui pensait s’inviter.
Toute
la poésie des campagnes et de la paysannerie
Somatise
mon angoisse dans un espace volumineux
Comme
une sonate de sensibilités et de gamineries
Comme
de futiles élans du cœur faramineux.
Cette
voix dans la nuit répondant à mon cœur
Comme
un appel du doux crépuscule où la nuit froide
Offre
une galanterie prononcée sans attendre l’heure
Imposée
par l’imagination de mon âme taciturne.
C’est
cette mélodie dramatique puis aérienne.
C’est
une angoisse pénétrante, prisonnière
Des
sentiments rebelles qui me hantent.
Les
mouvements de mes membres anéantis
Respiraient
l’étouffement d’un bonheur
Impossible
qui controversait du malheur,
Des
jours à disparaître.
Mais,
je jubile toujours devant ce vieux piano noir
Dans
cette atmosphère de souvenirs insupportables...
Lons-Le-Saunier, septembre 1997.