Les poésies de Nicolas Pavée

Quatre poèmes du recueil "Sentimentalité" (2002)

BRUMES DE TON ABSENCE

 

Ton visage s'éteint dans la brume

En ta partance

Passante du coeur à distance

Vide d'écume

 

Ton visage s'éteint dans la brume

Et nos regards

Faut-il d'eux se souvenir tard

Depuis ma plume

 

Ton visage s'éteint dans la brume

Triste je t'aime

Bien

Faut-il toujours t'écrire un même

Vers qui n'allume

Rien

 

Vois-tu le souvenir s'élude

Et tes yeux verts

Sans regrets s'accoutument vers

L'incertitude

 

Vois-tu le souvenir amer

Si douloureux

De vides d'absences de creux

Vit sous la mer

De nos coeurs nus

 

Vois-tu je t'aimais d'un regard

Tendre et futile

Mais l'espérance est inutile

Puisque tu pars

Comme un soupir à distance




L'air est morose

Comme une prose

Sans raison ni résistance

 

Le silence est éternel

Dans les brouillards de l'amour

La solitude est sans jour

De sentiment irréel

 

Vois-tu Sensible Coeur

Ce message abhorré

Nonchalant et encré

De mes jours sans valeur

 

Vois-tu ma révérence

Se tendre vers la nuit

Le flou puis

La douleur et l'errance

 

Rien que l'image passée

De ton sourire touchant

Et ton chant

Venu du corps embarrassé

De ton parfum odorant

 

Rien que des mots

D'absence

Zéro

Rêve en latence

 

Rien que l'image passée

De ton sourire touchant...




LES FEUILLES DE JOIE

 
Volant, virevoltant sous les vents enlacés,
Ô les feuilles de joie dépriment l'éphémère !
Leurs bras toujours gardés aux automnes amers
Pâlissent dans les soirs de l'ombre dépassée,

Au cœur d'amour tardif !

 
En elles, contemplez le silence de l'âge,
Vieillards, à la tombée des jours sans passion !
Ouvrez, ruffian, votre âme aux entrailles sauvages
Des arbres au trépas et en trépidation,

Aux feuilles de lasso !

 
Voici l'heure d'aimer enfin le feu de paille
De tous les sentiments aux lueurs des chandelles !
Venez, yeux timorés, ô vieux, à tire-d'aile,
Voler l'avènement de la feuille en ripaille,

Au cœur recto verso !

 
Luttez contre ce banc et ce soleil couchant
Qui guident l'inertie de vos joues éplorées !
Séniles, moribonds, voyez l'amour marchant
Vers des éclats de joies et de feuilles dorées,

Au corps jamais rétif !

 
Ô Brûlez à mi-voix le passé qui se couvre
Et qui semble ternir les parfums, si nerveux !
Nul bonheur n'est conçu pour l'oubli qui s'entrouvre
Mais pour feuilles jaunies aux fantasques cheveux !




DEPART POUR LA CHALEUR

 
Adieu, froid de décembre embelli dans la nuit,
Ô Vide reflet blanc de glace et de mouron !
Adieu, sabre de gel et ville de coron,

Je pars pour aujourd'hui !

 
Adieu, mer de banquise aux amours englouties,
Oiseaux de givre, cormorans !
Je pars vers des chaleurs de sable et de varans

Entre les dunes d'or serties !

 
Adieu, charbon lugubre et chariot de cœur froid,
Bloc verglacé des solitudes !
Adieu, je quitte les endroits
De nuit pour réchauffer mes amours à l'étude !

 
A moi les vahinés et les mangues des îles
Et les femmes au corps de rêve et perroquets !
A moi les déserts chauds de geckos, les exils
Dont l'amour est un jeu plus long qu'un bilboquet !

 
Je pars pour vous aimer, Amours, car je ne veux
Geler vos sentiments dans les froids d'outre-tombe…
Adieu, carreaux fermés et vitres sous la combe
Des visages brûlants aux blondeurs de cheveux !

 
Et Bonjour, les idylles
Au bonheur, loin des villes
Ô Bonjour, Liberté…

 

                                                        Trenal, le 17 février 2002.




A FLEUR DE PEAU

 

Le cœur n'est que parfois un parfum d'abandon

Laissé devant un rêve aux couleurs vulnérables

Un cœur de passions misérables

Piquants de rose et de chardon

 

Je suis venu t'offrir mon cœur

De foi et de fleurs en vainqueur

Mais partis partis Dahlias sans nombre

Partis aussi les bruits de l'ombre

Pour des chrysanthèmes en chœur

 

Je suis venu cueillir ton cœur

Mais qui sait s'il reviendra

Pour des distances honorables

Par des nuits entre tes bras

 

Perdus les rêves d'un regard

Perdus Genève et Annecy

Perdu mon cerveau hagard

Dans les bleuets du souci

 

Perdues aussi mes rimes mortes

Dans le silence de ton rire

Perdus sous la mer qui m'emporte

Les magnolias des souvenirs

 

Je suis venu cueillir ton cœur

Pour des distances honorables

Dont les senteurs mémorables

Se perdent dans les heures

 

Se perdent dans ta voix

Illustre et dans les fleurs

Des mimosas en pleurs

Couchés contre une croix

 

Mars 2002.



 

 

 




15/04/2008
1 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour